Le système de santé suisse est en pleine effervescence, comme en témoignent les résultats des votes du 9 juin. Ces votes révèlent non seulement le désarroi des Suisses mais aussi leur difficulté à saisir les enjeux complexes de ce secteur.
En automne dernier, l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, qui a introduit la Loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal) en 1994, a exprimé toute sa désolation face à l'évolution de cette loi. Elle déclarait : « Depuis trente ans, on a bricolé, et on continue de le faire. C'est du rafistolage. » Elle déplorait également le manque de moyens d'intervention dont dispose l'État : « Il n'y a pas de pilote dans l'avion. Ou plutôt, il y en a trop et tous tirent dans des directions différentes. Du coup, l'avion ne vole pas très droit. Il ne va pas s'écraser, mais trop de passagers sont secoués. »
Un an après ces paroles, les débats et les propositions continuent d'affluer sans qu'un véritable leader ne prenne les commandes. Les citoyens et les professionnels de la santé ressentent de plus en plus les turbulences d'un système mal dirigé. Le pilotage du système de santé suisse ne viendra certainement pas des politiques ou des divers lobbies. Il doit être guidé, au niveau régional, par les professionnels de la santé et les citoyens eux-mêmes.
Cette coalition doit fonctionner de manière transparente et collaborative, avec des mécanismes de gouvernance clairs et des objectifs communs. En adoptant cette approche, le système de santé pourrait devenir plus efficace, équitable et durable.