Le Réseau Delta se mobilise pour une réforme essentielle du système de santé suisse. Dans cet article, découvrez notre prise de position sur la réforme EFAS, l'importance d'une médecine équitable pour tous, et les défis auxquels font face les médecins de premier recours. Des questions cruciales seront soulevées pour garantir l'accès aux soins et la valorisation de ces professionnels indispensables.
EFAS : Une réforme prometteuse aux enjeux complexes
Le projet de Financement uniforme des soins ambulatoires et stationnaires (EFAS) représente une réforme ambitieuse du système de santé suisse, visant à harmoniser le financement des soins hospitaliers et ambulatoires. Actuellement, les soins stationnaires sont cofinancés par les cantons et les assurances, tandis que les soins ambulatoires, comme ceux de la médecine de premier recours, sont majoritairement pris en charge par les caisses maladie. Cette distinction crée des incitations économiques biaisées qui favorisent parfois l'hospitalisation au détriment des soins ambulatoires, même lorsque ceux-ci sont plus adaptés.
L'EFAS pourrait avoir des répercussions positives pour la médecine de premier recours, en éliminant cette distorsion. En uniformisant le financement, le projet encouragerait un recours accru aux soins ambulatoires, généralement moins coûteux que les hospitalisations. Cela permettrait de renforcer le rôle des médecins généralistes, qui sont en première ligne pour diagnostiquer, traiter et suivre de nombreux patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques. En favorisant l’accès à la médecine de premier recours, l’EFAS pourrait également réduire la pression sur les hôpitaux, désengorgeant ainsi les services d'urgence et limitant les hospitalisations évitables.
Cependant, des défis subsistent. L'une des principales inquiétudes concerne le transfert des coûts actuellement pris en charge par les cantons vers les assureurs, ce qui pourrait entraîner une augmentation des primes d'assurance-maladie. Cette hausse pourrait affecter l'accès aux soins pour certains patients, notamment les plus vulnérables. De plus, un recours accru aux soins ambulatoires pourrait, si mal régulé, provoquer une surcharge de travail pour les médecins de premier recours, déjà confrontés à une pénurie de relève.
En conclusion, le Réseau Delta s’engage résolument pour l’EFAS qui pourrait renforcer la médecine de premier recours en Suisse. Toutefois, son succès dépendra d’une mise en œuvre attentive, notamment pour éviter une hausse des primes pour les assurés (plafonnement) et garantir au canton d’avoir accès aux données financières et administratives afin de mieux piloter l’ensemble du système de santé.
Audition du Réseau Delta sur la Motion 2964 « STOP à une médecine à deux vitesses ! »
Le Réseau de soins Delta a été invité par la Commission de la santé afin de présenter le point de vue du Réseau sur la motion « STOP à une médecine à deux vitesses ! ». Représenté par le Dr Dorian Schaller et M. Nicolas Müller, le Réseau Delta a soutenu cette motion car elle répond à des besoins critiques de santé publique en Suisse. Quelques ajustements et clarifications ont toutefois été proposés afin de renforcer encore plus cette motion :
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Privilégier une approche multimodale de la prévention en intégrant d’autres mesures efficaces et prouvées en s’inspirant des expériences internationales.
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Préciser les populations cibles qui bénéficieraient le plus de la mesure, étant entendu que le renoncement n’est pas dû qu’à des questions financières.
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Se questionner sur l’impact de la mesure, et prévoir d’effectuer une évaluation médico-économique une fois le dispositif déployé.
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Étendre le partenariat à d’autres professionnels de santé (personnel infirmier, pharmacies, etc.).
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Proposer un financement transitoire en attendant une prise en charge par la LAMal.