Interview de Pierre Maudet

Si vous ne deviez citer qu’un seul défi lié à l’organisation des soins, lequel serait-il ?

Les silos, qu'il faut faire tomber. Nous devons amener l'ensemble des acteurs à travailler en réseau, en admettant, une bonne fois pour toute, que le domaine de la santé doit être piloté; pour le bien des patients.

En quoi les modèles alternatifs de type réseaux de soins peuvent améliorer la prise en charge des patients ?

En regroupant généralistes, spécialistes, pharmaciens et autres professionnels des soins, ces réseaux permettent d'offrir au patient une prise en charge complète, intelligente et suivie. Ils permettent également une gestion plus efficace et rationnelle des coûts. Ce modèle est particulièrement bénéfique pour les seniors et les personnes atteintes de maladies chroniques, dont le nombre va malheureusement continuer de croitre.

Selon vous, quel rôle doit avoir le médecin de premier recours dans le système de santé ?

Son rôle est capital. Il doit être la première ligne de notre système de soins. Les urgences sont saturées, du fait notamment d'un nombre totalement insuffisant de médecins généralistes, qui ne représentent que 20% des médecins à Genève, contre 80% de spécialistes. Il est donc urgent d'agir dans le domaine de la formation des médecins généralistes.

Comment faire pour que cette thématique devienne un réel objet de délibération politique ?

La récente annonce des primes 2024 démontre, si besoin était encore, que le système actuel a définitivement atteint ses limites. Il faut donc que le politique retrousse ses manches et ait le courage d'explorer les nombreuses pistes qui existent – réseaux de soins, renforcement des formations, baisse du prix des médicaments, renforcement de la prévention, adoption du dossier électronique du patient, ou encore caisse publique

Quelles améliorations attendez-vous du projet de caisse publique que vous avez proposé avant votre élection ?

Une caisse cantonale publique est un outil pour permettre à l'Etat de reprendre la main et de mener une véritable politique de la santé publique. Elle doit amener davantage de transparence et restaurer la confiance de la population. C'est une des solutions que je soutiens